Algérie: Retailleau "n'admet pas que la France soit humiliée" et veut entrer dans un "rapport de force"
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"Qui en France peut soutenir que la dureté n'est pas du côté du régime algérien?", s'est interrogé ce lundi 24 février le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, pointant du doigt le cas de l'écrivain Boualem Sansal emprisonné en Algérie. "Moi, je n'admets pas que la France soit humiliée", a ajouté le patron de la placeau Beauvau en marge du Salon de l'agriculture.
Il s'était dit prêt samedi à entrer dans un "rapport de force avec l'Algérie". En cause, le refus d'Alger de reprendre l'un de ses ressortissants sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français, avant qu'il ne tue un homme et en blesse sept autres dans une attaque au couteau samedi à Mulhouse.
Interrogé sur les critiques de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui avait déploré une "surenchère" dans ses propos sur l'Algérie, Bruno Retailleau a répondu qu'il "s'en fichait comme de sa première chemise".
"Il y a un homme (Boualem Sansal) dont la vie est en danger et un pays qui méconnaît le droit international. Dominique de Villepin devrait le connaître, le droit international", a répliqué le locataire de Beauvau.
"Moi, je dis les choses telles que je les pense et si ça dérange les uns et les autres, c'est pareil", a-t-il ajouté, estimant que la France "n'a pas mérité" le traitement que lui accorde Alger.
"D'autant plus que le président de la République a tendu la main. Est-ce qu'on a été payés de retour ? Non!", a-t-il déploré.
Les relations souvent en dents de scie entre la France et l'Algérie se sont détériorées depuis l'été 2024 après l'annonce de l'appui de la France au plan d'autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental.
Plusieurs dossiers ont ensuite continué d'assombrir les relations bilatérales, dont l'incarcération depuis la mi-novembre de Boualem Sansal et l'arrestation en France de plusieurs influenceurs algériens pour apologie de la violence.
BFM TV